ARLES / Caché au cœur de la ville à deux pas de l’Ecole Internationale de la Photographie et des Arènes, “La Maison Close”, abrite un studio photographique improbable et une chambre délicate.
Comme un instantané photographique posé sur ces murs dont l’histoire nous contemple, FLUOR s’insère avec respect dans ce patrimoine qui évolue au grès des modes de vie de ses habitants.
Un palimpseste dans le vieil Arles : Dans un cœur d’îlot du secteur sauvegardé de la ville d’Arles, ce projet de réhabilitation qui réunit une maison XVIII° et un entrepôt de stockage pose la question de comment continuer l’Histoire?
Une démarche humble et responsable, accompagnée adroitement par l’Architecte des Bâtiments de France, laisse au bâtiment ses vestiges de baies, ses plafonds à la française décapés et des murs bruts simplement décroutés. Ce sont autant de témoignages à rappeler, à surhausser, comme une déférence et une révérence.
A l’intérieur, bien distincte et bien identifiable se pose comme une nouvelle peau, moderne, maîtrisée mais discrète. Par exemple dans le studio, côté patio, sol, mur et plafond forment un monobloc aux angles arrondis, comme posé sur l’histoire du bâtiment.
Sur un plan rigoureux et optimisé pour ce terrain de 180m2, le projet interroge aussi la question de l’usage. Car il s’agit de livrer au propriétaire photographe un studio de travail et un logement. Une nouvelle collaboration artistique.
Ici encore FLUOR cherche à apprivoiser la lumière arlésienne. Dans le studio photographique, une nouvelle toiture OR entrecoupée de 2 bandes vitrées toute largeur est dirigée vers le nord selon un dispositif de sheds; elle peut ainsi recevoir un éclairage sommital naturel. Au Sud et à l’Est, les patios végétalisés forment une zone de lumière tampon entre les mitoyens et le studio. Les grandes baies en menuiseries bois sont autant de bandeaux mis en scène pour la contemplation.
Enfin, comme une impression d’optique, le projet s’amuse à désorienter le visiteur. Dans le studio, les mêmes escaliers en béton brut se répondent de part et d’autre des baies entre le patio et l’intérieur, comme un jeu de miroirs qui brouille les limites du dedans-dehors.
Dans l’habitation très minimaliste, tout est dessiné, millimétré. A l’images du placard-escalier réalisé comme un set de boîtes empilées qui mènent à une chambre suspendue.
Symbole des époques successives, à l’image de ces manuscrits plusieurs fois ré-écrits, c’est grâce à une double équipe d’experts du patrimoine bâti et d’artisans d’art, que FLUOR livre une empreinte respectueuse mais singulière pour cet atelier photographique mitoyen de la future Fondation Lee Ufan .
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